Enfin
chez vous !

RENCONTRE AVEC ANTOINE LESUR

RENCONTRE AVEC ANTOINE LESUR

Vivant avec son temps, le designer Antoine Lesur conçoit des objets répondant aux problématiques de son époque. Simples au premier regard, ses créations révèlent toute leur ingéniosité lors de l’utilisation. Depuis son atelier parisien, il nous a accordé quelques instants pour revenir sur son parcours et ses créations phares.

 

APRÈS AVOIR TRAVAILLÉ PENDANT PRÈS DE DIX ANS EN AGENCES, DONT CINQ ANNÉES CHEZ PATRICK JOUIN, VOUS AVEZ DÉCIDÉ EN 2012, DE CRÉER VOTRE PROPRE STUDIO DE DESIGN. POURQUOI CE CHOIX ?

Comme beaucoup de créatifs, j’ai eu besoin d’exprimer mes propres choix et d’assumer mes orientations personnelles. Parfois, la réponse apportée au projet n’aurait pas été la même si le cahier des charges m’avait été adressé directement. Si une partie du job est de faire valoir ses points de vue à son supérieur, l’idée de se mettre à son compte fait forcément son chemin au bout de dix années de collaboration. Ce choix a été d’autant plus facile que Patrick Jouin a accepté que je me mette à mon compte tout en continuant à travailler pour lui. La transition a ainsi pu se faire en douceur …

 

AVEC HUT, RÉALISÉ CONJOINTEMENT AVEC MARC VENOT, VOUS AVEZ REMPORTÉ EN 2014 LE PRIX DU CONCOURS INTERNATIONAL DE DESIGN EMILE HERMÈS. POUVEZ-VOUS NOUS PRÉSENTER CETTE SURPRENANTE CRÉATION ?

Le projet est une réponse au thème de 2014, « Un temps pour soi ». Nous avons pris le parti de nous positionner dans un environnement qui, par nature, ne nous permet que difficilement de nous accorder un moment. Les espaces de coworking, les open spaces, les halls de gare ou d’aéroports sont parasités par les flux et le bruit qu’ils génèrent. Ce sont également des espaces dans lesquels s’allonger dans un canapé pourrait être mal perçu. Nous avons donc cherché à apporter confort, ergonomie et acoustique autour d’une posture verticale qui n’évoque par la fainéantise.

 

AVEZ-VOUS UNE MATIÈRE OU UNE COULEUR QUE VOUS AIMEZ TOUT PARTICULIÈREMENT TRAVAILLER ?

Les matériaux, tout comme les couleurs, sont pour moi des outils, des moyens pour exprimer l’idée du projet. J’essaie donc de choisir les plus appropriés pour apporter la réponse qui me semble la plus adaptée.

 

EN PLUS DE LA CONCEPTION D’OBJETS ET DE MOBILIER, VOUS TRAVAILLEZ ÉGALEMENT LA SCÉNOGRAPHIE D’ESPACE. VOYEZ-VOUS LÀ UNE CONTINUITÉ À VOTRE TRAVAIL DE DESIGNER ?

De manière générale, l’espace m’intéresse beaucoup, car il me permet d’aborder une autre échelle, un autre rapport au corps. Plutôt que de parler de continuité, je dirais que c’est une corde sur laquelle j’aime tirer de temps à autre. Elle me permet de créer des ruptures dans une démarche de design industrielle qui pourrait parfois être linéaire.

 

QUELS SONT VOS GRANDS PROJETS À VENIR ?

En ce moment, je dépense beaucoup d’énergie dans un projet qui me tient à coeur. Il s’agit d’une solution de végétalisation verticale que je développe avec le fabricant de textile Serge Ferrari. Ce projet reçoit un excellent accueil et suscite un vif intérêt, notamment de la part de la Mairie de Paris dans le cadre de sa politique de végétalisation. Affaire à suivre...