Enfin
chez vous !

Designer - Rencontre avec Charlotte Juillard

Touche-à-tout, Charlotte Juillard laisse sa sensibilité vagabonder au rythme des matériaux qu’elle rencontre. Pierre de lave, cuir ou encore tissus, elle multiplie les supports pour laisser sa créativité sans limite s’exprimer pleinement.
Designer - Rencontre avec Charlotte Juillard

COMMENT VOTRE AVENTURE A-T-ELLE COMMENCE? ?

Originaire du sud de la France, je suis partie à Paris pour suivre des études en design et architecture d’intérieur au sein de l’école Camondo. En 2011, j’ai réalisé mon projet de fin d’études avec la manufacture de Sèvres, un domaine qui m’était alors complètement étranger. J’ai été fascinée par ce monde, et par ce travail à l’échelle de l’objet.

J’ai ensuite été sélectionnée pour une résidence d’un an et demi à la Fabrica à Trévisse. Cette expérience a été riche en enseignement. À mon retour en France en 2014, je me suis sentie prête à lancer mon propre studio.

COMMENT DÉFINIRIEZ-VOUS VOTRE APPROCHE MÉTIER DE DESIGNER ?

Être designer, c’est porter un regard rationnel sur les choses. Chaque objet ou espace est soumis à la compréhension. Je m’arrête sur son utilité, je m’attarde sur le choix de la matière, je réfléchis aux procédés de fabrication, et aux techniques employées. Tout cela, nous distingue des artistes. De plus, nous nous devons d’être des couteaux-suisses, d’avoir une flexibilité d’esprit qui nous permet de passer d’un projet artistique à un projet technique.

QUEL EST LE POINT DE DÉPART DE VOS CRÉATIONS ?

Incontestablement la matière. En travaillant la porcelaine, j’ai pu développer une approche très concrète de la matière qui fut une véritable révélation. En Italie, j’ai pu poursuivre ce cheminement. J’ai appris les savoir-faire locaux, notamment le travail sur la pierre de lave au contact d’une entreprise familiale de Ranieri. J’ai un véritable coup de foudre pour la rugosité, l’irrégularité, tous ces éléments qui rendent vivant un objet. Il en est né une collection intitulée Lavastone, qui reste encore très importante pour moi.

Aujourd’hui encore, ce rapport à la matière hante mes créations.

MONOPRIX, ROSET, SERAX... VOS COLLABORATIONS INTERVIENNENT AUPRÈS DE MARQUES ET DE DOMAINES TRÈS VARIÉES (LINGE D’INTÉRIEUR, DÉCORATION, MUSIQUE), UNE NÉCESSITÉ ?

Je suis une grande curieuse qui, de fait, s’intéresse à des domaines très variés. J’aime découvrir de nouvelles formes d’expression, de comprendre leurs contraintes, pour les apprivoiser et les dompter. En tant que designer, il est primordial de développer cette qualité. Nous devons sans cesse nous renouveler, et nous adapter pour pouvoir passer d’un projet technique à un autre plus artistique.

QUELS SONT VOS DERNIERS PROJETS ?

Chez Maison Archik, j’ai eu la chance d’exposer aux côtés de l’artiste hollandais Louis Reith. Cette collaboration a continué autour de la création d’une pièce, en quantité très limitée, avec un plateau-miroir en acier thermolaqué. Pour la maison d’édition Duvivier, j’ai pu me frotter au travail sur le cuir, une expérience que j’ai adoré.

Pour autant, je n’en oublie pas mon travail sur l’espace, et j’ai notamment pu travailler sur des projets de scénographie qui devraient paraître...